Olivier de Tilière

Avant-propos

Les chemins de la cheminée…

Pour la toute première fois, un éditorial de Cheminées Magazine ne sera pas signé par Alain de Tilière.

Le fondateur de Cheminées Magazine et du Groupe Décoration française, qui avait rédigé le premier éditorial de la revue en 1979, nous a, hélas, quitté.

Cette figure de la presse française – pour reprendre la formule d’Alain Malraux, qui a signé son hommage officiel – avait fêté le 40ème anniversaire de ce magazine.

Celui qui restait son préféré, car le premier d’une demi-douzaine de publications qu’il avait créées avant de prendre la tête de l’Office de Presse Parlementaire et du Journal du Parlement.

Alain de Tilière avait en effet souhaité avant sa disparition, modifier la vie de cette revue, la doyenne de la presse thématique dans le domaine de la maison.

Moi-même et son équipe autour de lui avons donc décidé de poursuivre cette aventure, celle d’un Groupe fondé à la fin des années 70, au siècle dernier, au cours d’un été pluvieux en Normandie, auprès d’un âtre flamboyant…

Les habitudes des Français ayant désormais changé, leur vision du monde de la décoration aussi, Cheminées Magazine poursuivra, dès lors, son existence, mais dans un registre différent. La revue qui avait été la première en France consacrée aux énergies renouvelables et labellisée Officiel de la Cheminée et des Économies d’Énergie se devait de continuer à ouvrir de nouveaux chemins pour la cheminée.

D’abord sa diffusion papier sera largement recentrée et sa présence en kiosque remplacée par des numéros distribués directement auprès de ses partenaires : architectes, designers, décorateurs, mais aussi grands hôtels, tant en France qu’à l’étranger (où l’image de notre pays reste incontournable en ces domaines), ou revendeurs lors des numéros spéciaux autour d’une marque, etc.

Ensuite, chaque éditions sera liée à une thématique spécifique verticale et non plus transversale comme auparavant : un numéro anniversaire pour une marque iconique de la cheminée, une mise en lumière d’un concept inédit, la présentation d’un ensemble immobilier où chaque appartement bénéficie d’un coin de feu, un focus sur les « Flammes d’Or de la Cheminée » avec les modèles de l’année, etc.

Enfin, la communication des fabricants sera également liée à des zones géographiques, tant il est vrai qu’un territoire, du Nord au Sud, n’a pas forcément les mêmes priorités et que les attentes des lecteurs ne sont pas non plus identiques.

C’est la raison pour laquelle, ce nouveau projet a été confié à une agence spécialiste des médias, en se centrant sur une profession et en lui fournissant les meilleurs outils, pour poursuivre le développement d’une filière que Cheminées Magazine n’a cessé d’accompagner des décennies durant…

Olivier de Tilière
Directeur de la Publication

Alain Malraux

Une figure de la presse française

Homme de communication, fondateur de deux Groupes de presse, appelé à la présidence du Journal du Parlement par Claude Henry Leconte, alors Président d’honneur des Journalistes Européens, Alain de Tilière a été, plusieurs décennies durant, Administrateur du Syndicat de la Presse Magazine et Spécialisée, membre de la Fédération Nationale de la Presse Française et Expert auprès de l’Union française des Experts en Antiquités et Objets d’art.

À son propos, le Ministre des Relations avec le Parlement Henri Cuq, soulignera à l’Hôtel de Clermont, son exceptionnel parcours dans le monde de la presse qui lui avait valu de recevoir la Légion d’Honneur sur la propre réserve du Président de la République, en présence de très nombreuses personnalités du monde politique, diplomatique et médiatique.

Puis ce sera le Ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, qui lui décernera l’Ordre des Arts et des Lettres, respecté et envié des artistes, des écrivains, des créateurs, selon la formule d’André Malraux, pour son action à la tête du Journal du Parlement.

Appelé à la Présidence du Comité de France, en 1985, pour succéder au Préfet de Paris André Lahilonne, Alain de Tilière avait également procédé à la réorganisation de cette Institution datant de la IVème République, en y faisant entrer de très nombreuses personnalités. Madame Bernadette Chirac, les Premiers ministres Pierre Bérégovoy et Alain Juppé, des dizaines de Ministres ou Parlementaires, ont ainsi remis des distinctions au nom du Comité à ceux qui contribuaient au prestige et au rayonnement de notre pays.

Médaille de Vermeil de la Ville de Paris, Médaille d’Or de l’Académie des Arts, Sciences et Lettres, titulaire de nombreuses distinctions françaises et étrangères, Européen convaincu (il avait été Vice-président des Intellectuels Européens), membre du Haut Comité National de la Francophonie, il continuait de procéder à des analyses, souvent un peu acerbes, mais fines et brillantes sur notre époque et sa classe politique.

Défenseur de la cause des Chrétiens d’Orient, il a été mené à sa dernière demeure dans sa 92ème année, par Mgr Michel Chafik, Evêque et Recteur de la Mission Copte de Paris…

Alain Malraux
Président de la Commission Malraux

Alain de Tilière

Le feu des origines

Tout est désormais changé.

La cheminée, symbole de tradition, s’inscrit dans un contexte résolument futuriste. Véritable élément d’architecture, elle se pare de nouveaux matériaux, se dessine avec de nouvelles formes et se nourrit de nouveaux combustibles.

Les lieux branchés, les appartements des personnalités les plus en vues signés par les décorateurs les plus tendances (jusqu’aux suites présidentielles des plus grands palaces) en possèdent au moins une, auprès de laquelle il est de bon ton de se faire photographier. En bref, ce qui était encore il y a quelques décennies vécu comme une chose un peu rétro, pétrie de nostalgie, semble avoir opéré une mue profonde.

Les sociologues de la fin du XXIème siècle se pencheront sans doute sur ce retournement de notre histoire. Mais le fait est là, la cheminée et son rapport au temps qui passe ont changé.

Certes, le développement des énergies renouvelables face à l’augmentation du coût des énergies fossiles n’y est visiblement pas étranger. La prise de conscience en matière d’environnement en est, bien sûr, le complément le plus logique qui soit.

La France, avec sa forêt la plus importante d’Europe, possède un réservoir en TEP considérable, mal utilisé et sous employé.

L’obligation souvent évoquée, jamais réalisée, d’installer par exemple des conduits de fumée dans chaque nouveau logement, contribuerait pourtant à de substantielles économies, tout en préservant notre environnement. Une décision simple, de bon sens, qui pourrait trouver un consensus d’un bout à l’autre de l’hémicycle.

La vision que nous avons de la cheminée s’est donc modifiée. Pourtant, à y regarder de plus près, certains pourraient souligner l’extraordinaire continuité qui subsiste depuis les origines.

Vasques flamboyantes évoquant l’époque romaine, moderne feu de camp entouré de silex, les formes les plus contemporaines sont à l’image du rapport que l’homme entretient avec le foyer : intemporel ! C’est dire que finalement… rien n’a changé !

Alain de Tilière
Directeur de la publication