Avant-propos

Le feu des origines

Tout est désormais changé.

La cheminée, symbole de tradition, s’inscrit dans un contexte résolument futuriste. Véritable élément d’architecture, elle se pare de nouveaux matériaux, se dessine avec de nouvelles formes et se nourrit de nouveaux combustibles.

Les lieux branchés, les appartements des personnalités les plus en vues signés par les décorateurs les plus tendances (jusqu’aux suites présidentielles des plus grands palaces) en possèdent au moins une, auprès de laquelle il est de bon ton de se faire photographier. En bref, ce qui était encore il y a quelques décennies vécu comme une chose un peu rétro, pétrie de nostalgie, semble avoir opéré une mue profonde.

Les sociologues de la fin du XXIème siècle se pencheront sans doute sur ce retournement de notre histoire. Mais le fait est là, la cheminée et son rapport au temps qui passe ont changé.

Certes, le développement des énergies renouvelables face à l’augmentation du coût des énergies fossiles n’y est visiblement pas étranger. La prise de conscience en matière d’environnement en est, bien sûr, le complément le plus logique qui soit.

La France, avec sa forêt la plus importante d’Europe, possède un réservoir en TEP considérable, mal utilisé et sous employé.

L’obligation souvent évoquée, jamais réalisée, d’installer par exemple des conduits de fumée dans chaque nouveau logement, contribuerait pourtant à de substantielles économies, tout en préservant notre environnement. Une décision simple, de bon sens, qui pourrait trouver un consensus d’un bout à l’autre de l’hémicycle.

La vision que nous avons de la cheminée s’est donc modifiée. Pourtant, à y regarder de plus près, certains pourraient souligner l’extraordinaire continuité qui subsiste depuis les origines.

Vasques flamboyantes évoquant l’époque romaine, moderne feu de camp entouré de silex, les formes les plus contemporaines sont à l’image du rapport que l’homme entretient avec le foyer : intemporel ! C’est dire que finalement… rien n’a changé !

Alain de Tilière
Directeur de la publication