Bien entretenir son foyer

Si un beau feu de bois est un plaisir dont on ne se lasse pas, on l’apprécie aussi parce que l’on aura su prodiguer à son foyer les meilleurs soins… Et si, dit-on, la liberté naît des contraintes, autant faire en sorte que celles-ci soient le moins invasives possibles, pour profiter pleinement de sa cheminée. Voici quelques astuces, peu chronophages et faciles à mettre en oeuvre qui vous laisseront tout le loisir de profiter, en toute quiétude, du spectacle des flammes…

Outre l’entretien courant, dégagement des cendres, balayages des côtés, du devant, époussetage de la tablette… Vous devez périodiquement pratiquer sa « mise en beauté ». Avant toute chose, pour qu’elle « tire » d’une part, qu’elle soit belle d’autre part, avant sa mise en route, il est bon de procéder à quelques finitions et remises en état : la tablette ou la poutre qui la couronne, sera nettoyée, vernie ou cirée, les parties réfractaires seront décapées, les pierres poncées, les hottes, qu’elles soient de pierres ou métalliques, ne seront pas oubliées, la plaque de fond de foyer, contemporaine ou ancienne, sera sortie, grattée. Non seulement elle embellit votre foyer, mais ses reliefs mettent en valeur les flammes. Ne la laissez donc pas s’encrasser.

Si vous devez faire construire votre cheminée, n’oubliez pas de demander une plaque lisse de sole foyère. Elle offre plusieurs avantages : elle protège la sole elle-même, toujours en contact avec le feu, en direct. En fonte, elle renverra, maintiendra la température élevée du foyer. Enfin, grâce à sa surface lisse, elle facilitera ultérieurement les nettoyages. La cendre, les particules de bois ne s’infiltreront pas dans les joints des tuileaux. Le ramonage est, bien sûr, indispensable, obligatoire. Pour une cheminée qui fonctionne en continu, il faut, par sécurité, faire ramoner deux fois par an (dont une en période d’utilisation). Vous serez plus tranquille et le tirage sera « d’enfer ». Outre le décrassement pour augmenter le tirage, donc le rendement thermique, faites réviser (à froid, bien sûr), les fissures qui auraient pu apparaître dans le conduit, le scellement de l’aspirateur statique ou de la cape à l’italienne qui couronne la souche, voire la souche elle-même, pour pallier à tous problèmes naissants. Vérifiez tous les joints, le fonctionnement de la trappe, des grilles d’admission d’air. Débarrassez de la suie la face du récupérateur.

Les parties en bois auront tous vos soins. Vivant, le bois a besoin que l’on s’occupe de lui. Si vous venez de vous installer, teintez la poutre dans la couleur des meubles avec qui elle va cohabiter. Puis, tous les quinze jours environ, « nourrissez-la », avec un cocktail composé de 50% d’huile de lin et 50% d’essence de térébenthine. Elle prendra un aspect mat et satiné. Ensuite, pour qu’elle acquière un beau brillant, utiliser une bonne cire d’abeille, comme en emploient les antiquaires. Les parties décoratives en tuileaux ou en briquettes, après un bon brossage pour enlever toutes les poussières de cendre, époussetées avec la petite brosse suceuse de l’aspirateur, seront lavées avec une éponge trempée dans de l’eau javellisée. Quand elles seront sèches, passez avec un pinceau large et plat un mélange de vernis glycérophtalique (1/3 brillant, 2/3 mat), dilué avec un peu de white-spirit. Si le foyer est vraiment très encrassé, nettoyez avec une solution d’esprit de sel à 10%. Attention ! À manipuler avec précaution : cette opération est dangereuse ! Avant toutes choses, mettez des gants de ménage, puis versez l’esprit de sel, petit à petit, doucement, pour éviter les bouillonnements et les projections.

Frottez les traces noires, énergiquement, avec une brosse trempée dans la solution, mais gare aux éclaboussures ! Énergiquement, mais délicatement. Rincez à l’eau claire, toujours ganté, avec une éponge. Pour un décrassage courant, ordinaire, un badigeonnage avec du vinaigre blanc, pur, est suffisant. Les parties en pierres tachées seront poncées doucement à l’aide d’un papier émeri de plus en plus fin. Pour égaliser, brossez ensuite avec une brosse ferme, trempée dans de l’eau savonneuse, rincez bien, pour qu’il ne reste aucune trace de savon. À cause de la chaleur, il peut se faire que les joints se soient effrités. Dans un premier temps, grattez avec la pointe d’un couteau ou d’un tournevis, les parties qui sont prêtes à tomber. Brossez fort pour égaliser. Puis rebouchez les vides avec du « ciment pierre ». Pour les pierres blanches, il sera utilisé tel quel. En revanche, pour les pierres blondes du Gard, par exemple, il faudra lui ajouter, pour le teinter, plus ou moins d’ocre pour rattraper la couleur. Attention là encore : la prise est rapide. N’étalez pas le ciment en dehors des joints, vous auriez des ennuis pour l’enlever.

Si votre cheminée est en marbre, les tâches disparaîtront avec un emplâtre composé de pâte à modeler, ramollie à l’eau de javel. Appliquez cette mixture sur les tâches, laissez agir 24 heures. Retirez la pâte. Rincez à l’eau claire. Quand le marbre est à nouveau bien sec, encaustiquez à la cire d’abeille ou à la cire blanche spéciale pour marbre. Si le marbre est ancien et terni, utilisez la potée de brillantage, de Libéron. Poncez avec du papier de verre de plus en plus fin, de la laine d’acier, puis avec une pâte abrasive. Rincez et cirez à la cire d’abeille. Si les plaques de marbre sont disjointes, vous trouverez du « rebouche marbre », chez Lefaucheux. La couleur se modifie en fonction de la teinte de votre cheminée, à l’aide d’une poutre colorante. Une cheminée tout en bois sera d’abord passée à la Popote, pour éliminer et recolorer le traces blanches laissées par la chaleur. Différents coloris chez Les Frères Nordin permettent en même temps que le nettoyage de rattraper la couleur du bois. Une ou plusieurs applications seront nécessaires, en fonction de l’importance de la tâche et de son ancienneté.

Pour l’entretien courant, il suffira de cirer à la bonne cire d’abeille, une ou deux fois par an et de brosser le plus souvent possible. Attention, n’engraissez pas les ciselures. Soyez modeste dans l’application de la cire et brossez dans le sens du bois, voire en biaisant la brosse dans les sculptures.

La hotte noire en tôle, redeviendra brillante et noire, tout simplement avec du cirage. Comme pour une chaussure, appliquez une brosse, lissez avec un tissu doux, laissez sécher, puis lustrez avec un bon chiffon de laine. Le « CU 13 » de Produits d’Antan redonnera leur brillant à l’inox et au laiton. Pour les entretenir ensuite en permanence, il suffira de passer un peu de « Majoline ». Vous obtiendrez une brillance exceptionnelle et durable. Plaque de cheminée, chenets, serviteurs en fonte seront maintenus en état, avec une poudre graphitée qui les protégera pendant longtemps contre la chaleur tout en leur donnant une patine noire brillante. Passez la « Crème Chaumont » de Libéron au pinceau sur le métal propre. Laissez sécher. Lustrez au chiffon. « La Patine pour métaux » de Produits d’Antan a été aussi graphitée pour donner de bons résultats. Evidemment les parties en fer, les accessoires, quand ils sont anciens et rouillés sont d’abord dérouillés avec une solution nettoyante.

Lavés, séchés, vous les frotterez avec un coton hydrophile, imbibé « d’Hématite » de Libéron. Ils reprendront couleur. Ensuite, vous pourrez dégrader la patine avec de la laine de verre n°ooo, jusqu’à obtenir les contrastes que vous souhaitez. Si vous faites de la cuisine dans votre cheminée, avec des grillades, par exemple, qui projettent de la graisse, n’oubliez pas de garnir le devant de la cheminée d’un papier d’aluminium solide. Il suffira de l’enlever, la cuisson terminée.

Enfin, rien de plus désagréable que d’apercevoir les flammes derrière la vitre sale d’un insert maculé. Starwax a, dans sa gamme, un nettoyant à pulvériser qui décrasse rapidement et redonne translucidité et brillance à la surface vitrée. Toutes ces astuces vous permettront de conserver la pleine beauté de votre cheminée, qu’elle soit de pierre, de bois ou de métal…